Alors que la contestation grandit dans tout le pays et spécialement dans la Loire, contre la reforme des rythmes scolaires, Gilles Artigues s'inquiète pour son application à Saint-Étienne:
"Maurice Vincent doit rendre sa copie au directeur académique début décembre. Rien n'est prêt. La réponse très évasive qu'il m'a faite au dernier conseil municipal est très préoccupante. Elle montre le manque d'intérêt et de préparation pour ce dossier pourtant prioritaire.
En fait, depuis mars 2013, depuis que le Maire de Saint-Etienne a pris la sage décision de reporter l'application de cette réforme dans sa ville à septembre 2014, peu de choses ont avancé. A ce moment là, il avait été obligé d'écouter la forte contestation des agents de la ville, des familles, des enseignants, des acteurs et associations de l’éducation populaire quasi unanimes pour dire que son offre proposée aux petits Stéphanois n’était pas à la hauteur de leurs attentes.
- lancer une consultation globale auprès de la population et récolter à travers les conseils de quartier les réflexions des Stéphanois qui sont tout à fait capables de penser et proposer de bonnes idées pour la ville.
- innover en discutant avec le patronat et les entreprises Stéphanoises pour voir ce qu’il était éventuellement possible d’aménager car le fond du problème ne vient pas simplement du rythme des enfants mais aussi de celui des parents !
- proposer à son groupe parlementaire des amendements au décret pour apporter de la souplesse à la réforme de Monsieur Peillon, bien plus rigide que celle portée par Xavier Darcos lors du passage à la semaine à 4 jours ! (le ministère imposant l'obligation de 9 demi-journées, des journées de 5h15 maximum, avec le mercredi de 3h et le samedi uniquement sur dérogation).
- réfléchir avec les services de la direction académique à une séparation entre le rythme des enfants de maternelle et des enfants d'élémentaires. Ils n'ont pas les mêmes besoins en termes de rythmes.
Au lieu de cela, nous avons eu droit à un protocole de réflexions à minima qui ne concerne que des groupes de travail isolés et non ouverts à tous les acteurs volontaires de l’éducation. Les élus de l’opposition n'y ont jamais été associés malgré leurs demandes. On déplore une totale opacité dans la réflexion et les expérimentations opérées dans cinq écoles (maternelle Montaud et élémentaires Cote chaude, Réjaillère, Ovides et Beaulieu). Enfin au lieu de prendre la mesure d’une telle réforme et d’y apporter les moyens nécessaires, Maurice Vincent laisse entendre concernant le financement que ce sera « aux structures d’Education populaire de s’investir au titre de leur mission d’animation globale du territoire » ! Ce qui signifie que les associations devront faire plus avec un budget identique (excepté le versement d'aides exceptionnelles qui pourraient être allouées pour des projets particulièrement ambitieux mais étudiés au cas par cas entre avril et mai 2014)
Il serait bon aussi de mieux associer les personnels municipaux dont le mouvement de grève dans les cantines scolaires, cette semaine, traduit un fort malaise.
En tout état de cause, notre groupe demande que cette question des futurs rythmes scolaires soit inscrite à l'ordre du jour du prochain conseil municipal afin que toute la lumière soit faite sur ce dossier mal ficelé, mal engagé fait de décisions inopportunes prises par une équipe municipale qui n'aura peut être pas à les assumer.
Nous pensons qu'il faut une autre approche, s'appuyant sur l'intelligence collective, avec une prise en compte budgétaire plus importante afin de donner un vrai contenu.
Nous avons des propositions fortes à exprimer concernant la lutte contre la fracture numérique, l'apprentissage des langues, la pratique d'une activité musicale... et ceci dès le plus jeune âge ... Autant de projets mobilisateurs pour les enfants, les parents, les enseignants, les animateurs d'associations ...
En un mot il faut une ambition qui manque cruellement aujourd'hui à Saint Étienne ... Une ambition à la hauteur de ce que méritent nos enfants."