jeudi 7 novembre 2013

Gilles Artigues : « Mieux faire connaître l’agglomération et la faire apprécier »

(Propos recueillis par Mathieu Ozanam)
L’UDI a désigné deux chefs de file pour Saint-Etienne et son agglomération. Dans l’attente d’une liste d’union avec l’UMP qui tarde à se concrétiser, Gilles Artigues mène campagne pour Saint-Etienne Métropole. Il explique pourquoi.
Dans cette campagne des municipales on vous voit mener un duo avec Georges Ziegler, c’est plutôt nouveau de mener une campagne en binôme ?
Dans beaucoup de régions de France il y a une volonté de parler des enjeux de l’agglomération. Il n’y a pas qu’à Saint-Etienne que c’est le cas. Je peux vous citer le cas de Reims où l’UMP a investi un candidat pour la ville et une candidate pour être, dans un second temps, à l’agglomération. A Roanne, le Parti socialiste a investi de la même façon Laure Déroche pour la ville et Marie-Hélène Riamon s’est proposée pour être candidate au nom de son parti à l’agglomération. Pour ma part l’UDI m’a investi pour l’agglomération et Georges Ziegler pour la ville.

Mais est-ce que cela n’entretient pas une confusion ? Car le président de l’agglomération sera élu par les conseillers communautaires et pas directement par les électeurs par leur bulletin de vote.
La priorité reste l’élection municipale car c’est d’elle que découlent les conseillers communautaires. Sur 131 conseillers, 43 seront issus de Saint-Etienne, donc cela pèsera sur les résultats. Mais je me sens investi d’une mission qui est de faire mieux connaître l’agglomération, ce qu’elle fait et la faire mieux apprécier. Vouloir garder cette question pour après l’élection municipale en disant que c’est une affaire d’élus, ce n’est pas une bonne chose. Tout candidat sérieux se doit de faire part de ses intentions pour l’agglomération alors que pour la première fois les électeurs verront sur le même bulletin les deux listes : les candidats pour la ville et pour l’agglomération.. Je comparerais cela un peu à la parité qui a suscité au début des résistances, puis qui est maintenant entré dans les mœurs. Je pense d’ailleurs qu’il faudrait arriver un jour à une élection directe pour l’agglomération.
Comment fait-on campagne pour un projet d’agglomération ? En rencontrant les élus ou les électeurs ?
Il y aura des rencontres avec des élus, ceux qui souhaitent participer à la campagne. Il faut travailler à un projet de l’agglomération, au-delà des places et des postes à se répartir. Les listes municipales des différentes communes pourraient se revendiquer d’un programme dont des éléments seront communs. Si on veut que les citoyens se sentent plus concernés, il faut qu’ils sachent quel est le projet, savoir où l’on va, que l’on sache vraiment à quoi sert cette agglomération. La réduction du nombre de vice-présidents de 23 à 15 devrait permettre d’avoir des délégations pleines et entières qui permettront aux citoyens de mieux identifier leurs élus.
Quels seraient les sujets importants à intégrer dans le projet d’agglomération ?
J’aimerais qu’au lendemain de l’élection on réunisse les forces vives du territoire, un peu comme dans le conseil de développement aujourd’hui, et que les citoyens puissent participer à des réunions de terrain. Il faudra que notre territoire réponde à la question de son identité qui n’est peut-être pas unique et se demander comment l’agglomération peut créer des synergies. Il faudrait définir sa gouvernance, créer une sorte de haut conseil à l’économie et à l’emploi. En troisième lieu définir jusqu’où on travaille et avec qui ? Vers la plaine du Forez c’est certain, vers la Haute-Loire aussi.
Je pense que si on soumettait ce projet à un grand référendum d’initiative locale, après une phase de sensibilisation et avec l’implication des élus, ça donnerait plus de poids à ce projet d’agglomération.
Les candidats UMP et UDI insistent chacun pour l’union depuis plusieurs mois. Qu’est-ce qui bloque ? La venue du président de l’UMP Jean-François Copé le 13 novembre est-elle de nature à accélérer les discussions ?
Nous avons bien compris que nous ne pouvions pas gagner seuls, alors même qu’il y a aujourd’hui beaucoup de déception vis-à-vis de Maurice Vincent. Nous disons depuis longtemps que Saint-Etienne ne peut se gagner qu’au centre car il faut aller chercher les déçus de la gauche. Envisager le premier tour des municipales comme une primaire, je ne le souhaite pas. Je pense que si déjà il y avait une reconnaissance d’un partage des compétences avec l’UMP ce serait un signe. Ma crainte serait que nous ne trouvions pas d’accord local et que cela vienne de Paris car nous aurions beaucoup de mal à faire vivre une union qui ne serait pas sincère.

Gilles Artigues